La reproduction couleur au pochoir : le luxe d’une époque révolue

par

Gilles Caron1

Qu’est-ce que la reproduction au pochoir?2

D’abord, il importe de distinguer entre "reproduction au pochoir" et "utilisation du pochoir comme outil de représentation picturale". En effet, l’utilisation du pochoir comme outil de représentation picturale date de l’époque des cavernes et est encore populaire de nos jours tant auprès de nos artistes que de multiples secteurs industriels ou autres. 

L'Hommage à Rosa Luxemburg (1992).   Source: MNBAQ

 

Du coté artistique, pensons à l’œuvre « L'Hommage à Rosa Luxemburg » de Riopelle qui a été en large partie réalisée au pochoir. Le « Street Art » utilise abondamment le pochoir; même chose pour l'estampe et particulièrement la sérigraphie où le pochoir est l'outil graphique de base. Dans les secteurs d’activités autres, pensons à la décoration, la production d’idiomes, par exemple, en voirie, sur les emballages, etc.

La reproduction couleur au pochoir, c'est autre chose3.

C’est une opération consistant à reproduire l’œuvre originale d’un créateur (artiste, illustrateur, designer, architecte, etc.) en utilisant, en succession, un ensemble de pochoirs ou patrons (appelés « stencils » en anglais) correspondant à l’éventail des couleurs représentées par l’œuvre afin d’obtenir un rendu vibrant qui soit identique à l’original.

L’opération est exécutée manuellement en appliquant en succession des couches de couleur utilisant un ou plusieurs médiums spécifiques tels l’aquarelle ou la gouache (plus rarement l’encre de Chine ou lavis).

Le résultat obtenu est spectaculaire offrant un rendu de couleur incomparable encore aujourd’hui dans des éditions nécessairement limitées compte-tenu du travail impliqué. En effet, la reproduction intégrale d’une œuvre peut justifier l’utilisation de très nombreux pochoirs (jusqu’à 120), tous réalisés à la main par des artisans spécialisés.

La genèse

C’est un procédé qui a connu son heure de gloire en France4  au début du XXe siècle. Jean Saudé en a été le principal promoteur. À son apogée, durant la période 1925-1930, la France, et particulièrement Paris, comptait une trentaine5 d’ateliers comptant jusqu’à 20 employés pour un total d’environ 600 artisans s’adonnant à la reproduction au pochoir.

Atelier Jacomet (vers 1930)

Parce que strictement manuelle, la reproduction au pochoir impliquait des coûts de production élevés, ce qui a contribué à sa quasi disparition à partir de la crise économique des années 30.

Pourquoi la reproduction au pochoir à ce moment de l’histoire et en France particulièrement?

Parmi les raisons souvent évoquées, mentionnons les suivantes:

  1. La France demeurait au début XXe siècle le royaume du bon goût, du luxe et de l’élitisme. Paris, particulièrement, demeurait le haut lieu de l’art, du design, de l’architecture et de la mode. Les intervenants de ces secteurs recherchaient un outil de diffusion de leur production qui soit à la hauteur des aspirations de prestige de leurs clientèles. Les publications à tirages limités que permettait la reproduction au pochoir convenaient parfaitement à ces aspirations. 
  2. À ceci s’ajoutait le fait que la France comptait sur une tradition séculaire d’excellence en artisanat de luxe, lui-même reposant sur le savoir faire français issue du « compagnonnage ». Donc, la main d’œuvre qualifiée qu’exigeait la reproduction au pochoir était disponible et les traditions d'excellence artisanales toujours présentes.
  3. Parallèlement, l’Occident vivait une période d’intense influence exotique qui interrogeait ce qui avait été fait jusqu’alors. On pense à :
    • L’art africain pour la représentation des formes. Picasso aurait été impressionné par la statuaire africaine,
    • Le « Japonisme » avec ses techniques de reproduction dont le pochoir appelé « Katagami ». Tant sur le plan technique que créatif, on était mûr pour vivre des expériences nouvelles s’appuyant sur l'exotisme apporté de l’extérieur. 
  4. De plus, on était à la recherche, particulièrement dans le secteur des arts visuels, d’une vision nouvelle.
    • L’impressionnisme avait fait son temps
    • L’influence de la photographie avait bouleversé les modes de représentation.
    • Ceci devait déboucher sur le cubisme et les fauves, les deux mouvements reposants sur une expression visuelle forte et la reproduction au pochoir convenait particulièrement bien à ce type de projection visuelle.
  5. Enfin, au sortir de la "Grande Guerre", un public de collectionneurs, avides de nouveautés, était disponible pour acquérir les œuvres dites de prestige dont ils avaient été privés. Les "années folles" débutaient et le marché preneur pour le luxe de tirages limités dont était porteur l'illustration au pochoir6.

L’utilisation du pochoir devenait donc un véhicule de prestige qui permettait la reproduction et la diffusion optimale à travers des publications variées (catalogue, magazines, livres, etc.) à tirage limité d’une vision nouvelle du luxe français. C’était un véhicule qui témoignait de l’excellence reconnue de l’artisanat traditionnel français, du « savoir faire» historique de ses artisans. La grande période du "livre d'art" était lancée7.

Techniquement, ça consiste en quoi?

Simple en apparence, l’art du pochoir impose en réalité une démarche technique très élaborée et systématique tant dans sa conception que sa réalisation.

D’abord, il importe de rappeler que la reproduction au pochoir est une entreprise de collaboration serrée entre l’artiste et les artisans chargés de reproduire l’œuvre. À partir de l’œuvre originale qu’on analyse dans ses multiples facettes, le maître artisan, toujours avec la collaboration de l’artiste, détermine le nombre de pochoirs à produire, le support approprié (feuille de zinc, cuivre, aluminium, carton huilé, etc.) ainsi que la séquence d’utilisation de ces derniers. Le site de "Jacomet, imprimeur d'art" décrit ainsi la technique du coloris au pochoir.

"Le pochoir est réalisé dans une feuille de zinc d’un dixième de millimètre d’épaisseur. On découpe, dans cette feuille de zinc, au moyen d’une lame d’acier très tranchante et effilée, des ouvertures préalablement tracées en fonction du dessin et de la couleur définie. Le pochoir est ensuite appliqué sur l’épreuve imprimée en gravure, lithographie ou phototypie.

On devra tracer et découper autant de pochoirs nécessaires pour obtenir une reproduction fidèle (de quinze à quarante pochoirs en moyenne, parfois jusqu’à soixante pochoirs pour certains travaux plus délicats).

Il faudra, lors du traçage, déterminer la gamme des valeurs dans chaque couleur en commençant par les plus claires et définir précisément la forme et l’emplacement des passages en prévoyant les effets des superpositions.

Pour chaque pochoir, on préparera la couleur, en veillant à maintenir son ton et son intensité durant tout le tirage. Cette couleur, aquarelle, gouache, encre de chine ou lavis sera appliquée au moyen d’une brosse ronde spéciale en soie de porc. Pour certains pochoirs, on prévoit également que la couleur sera « jaspée » (tamponnée) ou sera « adoucie », après son application, fondue et mélangée avec une petite brosse à adoucir. Le pochoir, utilisant essentiellement des couleurs à l’eau, permet par superposition et transparence d’obtenir de nombreuses nuances.»8

Saudé dans son « Traité d’enluminure d’art au pochoir »9  illustre par un exemple quatre (4) états différents d’une image suite à l’application de pochoirs représentant autant de nuances ou couleurs différentes10.

Après 5 passes de couleurs...

Après 10 passes de couleurs...

Après 25 passes de couleurs...

Après 32 passes de couleurs... le résultat!

 

Les secteurs d’activités touchés11

Tous les secteurs associés aux arts graphiques ont bénéficié de l'utilisation du pochoir comme technique de production de rendus couleur exceptionnels. Notons, entre autres:

La mode

Le premier catalogue de mode comportant des illustrations au pochoir date de 190812.

 

"Les Robes de Paul Poiret", p.21.

 

Paris, capitale de la mode, était le lieu de publication de magazine prestigieux tels "Le Journal des Dames et des Modes", "Costumes Parisiens", "Modes et Manières d'aujourd'hui" et la célébrée "Gazette du Bon Ton" où ont œuvré quelque s'uns des plus célèbres illustrateurs de l'époque (George Barbier, George Lepape, André Marty, Umberto Brunelleschi, etc.).

Les arts décoratifs13

Saudé aurait été un ardent promoteur de l'incursion du pochoir dans les arts décoratifs. D'autres ont suivis dont Eugene Alain Seguy14, Henry Delacroix, André Charayron, etc. Le plus influent à ce chapitre fut sans doute Edouard Bénédictus15. Ce dernier a publié trois fameux recueils de motifs décoratifs enluminés au pochoir : "Variations" (1924), "Nouvelles Variations" (1928) et "Relais" (1930). 

Édouard Bénédictus "Variations. 86 motifs décoratifs en 20 planches". Planche 11.

 

Les catalogues d'exposition

Pierre Matisse, fils de Henri Matisse, marchand d'art établi à New York16, a patronné au bénéfice de Miró la production chez Jacomet de certains des plus beaux catalogues d'exhibition imaginés jusqu'alors, tous comprenant des illustrations produites au pochoir. Berggruen, pour sa part, a produit entre 1952 et 1970 près de 50 plaquettes comportant des illustrations au pochoir, le plus souvent réalisées chez Jacomet17.

"Miró : Oiseau Solaire, Oiseau Lunaire, Étincelles : November 1967, Pierre Matisse Gallery, New York".

Planche du même album

 

En pratique, la plupart des artistes peintres majeurs du XXe siècle ont patronné la réalisation d'illustrations au pochoir de leurs œuvres ou ont contribué à la production d'ouvrages où certaines de leurs créations étaient reproduites au pochoir18.

Les magazines d'art

Deux des magazines d'art les plus célèbres du siècle dernier, XXe Siècle et Verve, ont abondamment utilisé le pochoir comme technique de reproduction des œuvres des artistes de renom qui ont fait leurs pages. Pensons aux Matisse, Miró, Picasso, Mondrian, etc.

 

Miró: L'été, "Verve" 3 (1938)

Matisse: Le Buffet, "XXe Siècle", No. 3, 1928

 

Les styles artistiques naissants

Le cubisme et le fauvisme ont bénéficié de l'apport de l'illustration au pochoir pour assurer la diffusion optimale de leur style artistique. Les deux d'ailleurs, avec leurs couleurs fortes, se prêtaient merveilleusement bien à l'utilisation du pochoir. Deux publications sont particulièrement à noter ici: "L'art cubiste" de Janneau (1929) et "Témoignages pour l'art abstrait" de Julien et Gindertael (1952).

Pablo Picasso, "L'Art Cubiste", 1929

Jean Leppien,"Témoignages pour l'art abstrait" (1952). Planche XIX.

Les cartes (de vœux, cartes postales, de Noël, etc.)

La période postérieure à 1925 a vu apparaître un nombre considérable de cartes diverses réalisées au pochoir produites par des firmes spécialisées. Certaines de ces cartes sont de purs chefs-d'œuvre. Certains des meilleurs illustrateurs de cette période s'y sont consacrés. Pensons à Edward Halouze, Denise Rubinstein, Marcel Bloch, etc. Giovanni Meschini19, initié au pochoir par son compatriote Brunellesci, est devenu rapidement avec Ars Nova un acteur prédominant dans la production de cartes postales de haute qualité. 

 

Jynn, vers 1930

Meschini, vers 1925

L'édition courante

Un nombre considérable de livres ou brochures produits entre 1920 et 1970 ont comporté des illustrations produites au pochoir. Certains de ces titres ont pu compter sur des illustrateurs de génie et sont en tous points exceptionnels. Deux "classiques":

 

Sonia Delaunay"27 tableaux vivants", planche 9

Hermant/Brunellesci, "Phili, ou Par-delà le bien et le mal", 1921

L'édition de luxe

Plus près de nous, comment ne pas célébrer le travail exceptionnel de Joseph Pardo et de sa famille qui de 1950 à 2007 ont produit des éditions de luxe d'œuvres de bibliophilie comportant des illustrations au pochoir d'une qualité exceptionnelle comptant sur des illustrateurs remarquables tels Jean Gradassi, Dominique Pardigon, Lucy Boucher, etc.

 

Jean Gradassi, "Grand Rois" serie, "Louis XIV à Versailles" planche tirée de "Le siècle de Louis XIV", Éditions d'Art Sefer, 1985. 80 passage de couleurs.​

 

Les principaux jalons chronologiques de la grande épopée de la reproduction couleur au pochoir

  1. Les images d'Épinal (fin XIXe)
  2. L'éclosion. Images érotiques sous le manteau (1910-1920)
  3. La diffusion spécialisée. Le premier catalogue de mode à diffusion élargie (1908). Les premières publications périodiques consacrées exclusivement à la diffusion de la mode parisienne. Les grands illustrateurs du moment.
  4. La systématisation. Jean Saudé et le "Traité d'enluminure d'art au pochoir" (1925)
  5. L'appropriation par les artistes innovants (Picasso, etc.) dans la production de catalogues de leurs œuvres, 1920+
  6. La grande période "Art déco", les années folles et la diffusion générale. 1925+
  7. La reproduction au pochoir dans l'édition générale (livres, cartes, etc.) et les grands ateliers (Saudé, Jacomet, Renson et fils, etc.) 1925+
  8. La "crise des années '30" et la deuxième guerre mondiale. Compétition vive d'autres techniques, coûts prohibitifs et situation économique générale.
  9. La période post 1945. L'évolution vers l'édition dite "de prestige". Les ateliers Vairel. Le projet "Jazz" de Matisse chez Tériade en 1947, "Constellations" (1959) et "Les Bleus de Barcelone" (1963) chez Jacomet.
  10. Joseph Pardo et la production d'ouvrages de bibliophilie (1949-2007)
  11. Période post commerciale (2000+). Le projet de Kitty Maryatt20.

Le pochoir et le collectionneur

Le pochoir en arts visuels a néanmoins surtout été connu pour sa capacité de reproduction de multiples en couleurs de haute qualité. Comme la production des pochoirs implique une production totalement à la main, chaque pièce d’un tirage donné peut-être considéré comme original. Ce qui explique les prix importants obtenus pour certaines des pièces les plus importantes. Notons au passage:

 

Matisse, Jazz, comprenant 20 pochoirs, a été produit à 370 copies.

 

Un exemplaire proposé en encan chez Christie's London le 20 mars 2013, "Old Master, Modern & Contemporary Prints" (Lot 49), a obtenu $US 620 000.

 

La maison Sotheby's a produit un intéressant descriptif de l'œuvre21 à l'occasion d'une vente publique en mars 2021.

Miró, Constellations, édition originale illustrée de 22 gouaches de Miró reproduites dans les ateliers de Daniel Jacomet.

 

Introduction et 22 proses parallèles par André Breton. Tirage limité à 384 exemplaires sur vélin d'Arches.

 

Un exemplaire a été adjugé $75 000, commission incluse, chez Binoche et Giquello en décembre 2014.

 

 

   

La reproduction couleur au pochoir aujourd'hui

Compte-tenu des coûts de production astronomiques impliqués et des développements technologiques qui ont permis à partir des années '40 de reproduire les couleurs de façon adéquate, les grands ateliers ont disparus progressivement. La reproduction couleur au pochoir à partir de 1945 a été réservée:

  • soit à des projets de prestige patronnés par des artistes hyper connus qui pouvaient en assumer le coût et pour lesquels existait un marché d'acheteurs fortunés. "Jazz" de Matisse chez Tériade date de 1947, "Constellations" de Miró de 1959 et "Les Bleus de Barcelone" de Picasso de 1963 chez Jacomet.
  • soit à des projets spécifiques de bibliophilie22 reprenant des œuvres mythologiques ou des classiques de la littérature comprenant des illustrations élaborées par les meilleurs illustrateurs du moment. Ces œuvres, vendues sur abonnements, exigeaient des moyens considérables et un prix de vente correspondant.

Jacomet a, pour l'essentiel, cessé sa production vers 197523; la maison "Le Chant des Sphères" de Joseph Pardo, alors dirigée pas ses fils, a produit sa dernière œuvre d'envergure en 200724.

Demeurent quelques artisans25, souvent des anciens des grands ateliers d'autrefois, qui essaient, tant bien que mal, de maintenir la tradition sur la base de projets personnels ou produisent, à l'occasion, des séries sur commande.

 

Monet, "Le Grand Canal" . Fondation Beyeler, Bâle
©Fine Art Museum, Boston.

 

Reproduit au pochoir par l'Atelier de coloris à la main.

 

40 passages de couleurs.

 


 

[i] Détenteur d'un Baccalauréat en Sciences Politiques (relations internationales) de l'Université Laval, Québec (1970) et d'une Maitrise en bibliothéconomie et sciences de l'information (MLS) de l'Université McGill, Montréal (1975), Gilles Caron a été successivement bibliothécaire à l'Université Laval (1970-77), directeur adjoint de la bibliothèque de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) de 1977-1982, adjoint du vice-recteur à l'enseignement-recherche de l'UQAC (1982-1988), adjoint du recteur de l'UQAC (1989-1990) et directeur de la Bibliothèque PaulÉmile-Boulet de l'UQAC de 1990 à 2008, année où il a pris sa retraite.

Passionné d'arts visuels depuis plus de quarante ans, il a fondé le site "Les Collectionneurs Associés" dont il est toujours l'administrateur et éditeur.

C'est suite à une rencontre fortuite avec Paul Zwartkruis à Amsterdam en 2012 qu'il a développé une passion pour la reproduction au pochoir dont il s'est fait depuis lors un ardent collectionneur.  

[ii] Pour plus d'informations, voir "L'enluminure d'art au pochoir: les ressources accessibles sur internet

[iii]  Attention: il importe de distinguer aussi entre "reproduction d'illustrations en couleur", ce dont il est question ici, de la "reproduction de lettre", une technique qui remonte aux débuts de l'imprimerie. Voir, à cet effet, le texte suivant: "La copie au pochoir au XVIIIe siècle".  

[iv] Très peu de québécois ou canadiens ont été impliqués à titre d'artistes ou illustrateurs dans la production d'images reproduites au pochoir. Clarence Gagnon, à ce que je sache, est le seul artiste canadien à avoir produit des illustrations qui ont été reprises au pochoir dans deux titres: "Maria Chapdelaine" de Louis Hémont pour l'édition publié en 1933 chez Mornay et "Le Grand Silence Blanc" de Louis-Frédéric Rouquette pour l'édition publiée en 1928 chez Mornay.  

[v] Voir: "Le mot de Christophe Duvifier", Note 15. 

Une certaine confusion s’est installée au fil des ans quant au nombre d’ateliers actifs, au nombre d’artisans impliqués à la production de pochoirs au sein de ces ateliers et à la productivité de l’ensemble. Certains (ici, ici, ici et ici) ont avancés des chiffres que les artisans encore actifs ou au fait du sujet considèrent largement exagérés, sinon fantaisistes. Par exemple, quant au nombre de personnes impliquées dans l’industrie (certains avancent le chiffre 600 artisans par atelier; une productivité de 500 pochoirs à l’heure, etc.). Autant de chiffres qui apparaissent irréalistes aux personnes consultées dans le cadre de cet article (Christine Menguy de l’Atelier de Coloris en Couleur; David Pardo, fils de Joseph Pardo qui fut à l’origine des Éditions Sefer et Bruno Jacomet, petit-fils de Daniel Jacomet).  

[vi] Voir: Gordon N. Ray. "The Art Deco Book in France: The 1985 Lyell Lectures" (2002), p.22.  

[vii] Voir: Idem, p. 21.  

[viii] Source : Daniel Jacomet, Imprimeur d'art  

[ix] Saudé, Jean. Traité d’enluminure d’art au pochoir. Paris, Aux Éditions de l'Ibis, 1925, 74 pp.  Disponible en texte intégral sur le site de la "New York Public Library".   

[x]  Pour une présentation en diaporama de différents états multiples associés à la production d'une œuvre, voir:  

  • Une planche de "Livre de chasse"  de Gaston Fébus, illustré par Dominique Pardigon (47 passage de couleurs). 
  • Une planche de "Le Pont Neuf en 1635"  de "Louis XIII" de Michelet, illustré par Jean Gradassi (50 passage de couleurs).  

[xi]  Source: Pour un aperçu plus étendu, voir: "Masters of the Pochoir: A tour d'horizonpar Paul Zwartkruis  

[xii] "Les Robes de Paul Poiret, racontées par Paul Iribe". Paris, Paul Poiret, 1908. . Dix planches gravées et coloriées au pochoir par Paul Iribe.  

[xiii] Voir l'essai bibliographique: "Fashionning the Modern French Interior. Pochoir Portfolio in the 1920s.  Selected Bibliography".  

[xiv] Voir: Eugene Alain Seguy sur "Graphic Arts"  

[xv] Voir: Édouard Bénédictus sur "Wikiwand"   

[xvi] Pierre Matisse a aussi représenté Jean-Paul Riopelle à New York.  

[xvii] Pour une liste complète des titres produits chez Jacomet, voir: "Réalisations de l'atelier Jacomet depuis 1906"   

[xviii] Notons, entre autres, George Braque, Marc Chagall, Edgar Degas, Sonia Delaunay, Tsugouharu Foujita, Marie Laurencin, Fernand Léger, Jean Lurcat, Man Ray, Henri Matisse, Joan Miró, Berthe Morisot, Pablo Picasso, George Rouault, Gino Severini, Maurice Utrillo, Kees van Dongen, Maurice de Vlaminck, etc. On peut retrouver la liste complète des œuvres auxquelles a contribué Picasso et qui comportent des illustrations reproduites au pochoir en téléchargeant l'un ou l'autre des ouvrages de Miguel Orozco "Picasso. 70 years of book illustration" (2018) ou "Picasso  Interpretation prints II: etchings, pochoirs & woodcuts" (2023).   

[xix] Voir: "G. Meschini and Ars Nova Pochoir Postcards"  

[xx] Kitty Maryatt a entrepris en 2012 de rééditer au pochoir à 180 copies l'iconique œuvre de Blaise Cendrars et Sonia Delaunay "La Prose du Transsibérien", originalement publiée en 1913.  L'œuvre devrait être complétée et la diffusion finalisée au cours des années 2023/24. Voir à ce sujet:

[xxi] Voir: "Matisse’s 'Jazz' and the Flowing Rhythms of Abstraction" par Peter Carr, March 09, 2021   

[xxii] Pensons aux productions magistrales de Joseph Pardo et fils au sein de diverses sociétés dont "Éditions SEFER-Le Chant des Sphères" et à leur collaboration avec "Arts & Couleurs" de Edmond Vairel entre 1949 et 2007.  

[xxiii]  L'atelier aurait été repris en 1974 par Fernand Pouillon (Éditions du Jardin de Flore) et aurait été définitivement fermé en 2007.  

[xxiv] "Vie de Napoléon" de Stendal illustré par Dominique Pardigon  

[xxv] Notons: