Principaux critères à considérer dans l'établissement de la valeur marchande d'une œuvre d'art

 

Comme pour toute transaction de nature financière, une œuvre vaut ce qu'un potentiel acheteur est prêt à débourser pour l'acquérir sur un horizon temporel donné.   Le défi est d'évaluer notre œuvre et de lui attribuer un prix qui soit pertinent au moment présent dans un marché donné, et ce, compte tenu d'un ensemble de critères à la fois objectifs et subjectifs.   

Parmi les critères1 objectifs, notons:

  • Le nom de l'artiste, c'est-à-dire, sa notoriété présente.   À noter que la "cote" de l'artiste est un élément souvent fuyant dont l'avenir est tout sauf prévisible.
  • Le médium utilisé.  Par exemple, dans le cas des tableaux, les huiles sont généralement plus recherchées que les aquarelles, etc.
  • La période.    Tous les artistes comptent des périodes de production plus recherchées que d'autres par les collectionneurs.   La période est souvent associée à un style ou un mode de composition donné pratiqué par l'artiste durant cette époque de sa vie.   Par exemple, les œuvres des années 1950-1955 de Riopelle (période des grandes mosaïques) sont davantage recherchées que les œuvres plus figuratives des années 1980.   Encore là, ce qui est fortement en demande aujourd'hui ne le sera peut-être plus dans dix ans!
  • Les dimensions de l'œuvre.   Généralement, le prix est fonction de la dimension de l'oeuvre, les oeuvres de format plus grand justifiant un prix plus élevé.   Quoiqu'encore!
  • La condition physique de l'œuvre.   Une peinture "craquelée" ou décolorée susceptible d'exiger une restauration majeure verra sa valeur marchande réduite.   Peut justifier l'apport d'un spécialiste pour évaluation sérieuse.
  • l'historicité de l'œuvre.   Une œuvre ayant appartenu à un collectionneur illustre ou un personnage célèbre, ayant été présentée dans le cadre d'une rétrospective de l'artiste par un musée reconnu, etc. verra sa demande augmenter, d'où son prix.
  • La provenance de l'œuvre est-elle bien documentée?   Une provenance nébuleuse pourra handicaper sérieusement le prix demandé.   Personne ne souhaite acquérir un faux ou une œuvre volée.

Parmi les critères subjectifs, notons:

  • La "qualité" de l'œuvre.    L'aspect esthétique de l'œuvre, cette alchimie qui fait de cette œuvre "la" pièce qu'il vous faut posséder.    On ne peut plus subjectif!

L'analyse des ventes récentes en encan prend en général en charge l'ensemble de ces facteurs.   D'où l'importance de réaliser les recherches nécessaires auprès des sites spécialisés à cet effet afin de dénicher, s'ils existent, les fameux "comparables", c'est-à-dire les ventes récentes d'œuvres présentant des caractéristiques similaires sinon identiques à votre œuvre (artiste, médium, dimension, période, etc.).   À défaut de pouvoir repérer les comparables adéquats, n'hésitez pas à demander une évaluation externe.


1Pour plus de détails, voir: Findlay, Michael. The Value of Art: Money, Power, Beauty.   Munich: Prestel, 2012.   pp.  37-47.